Page 1 sur 1

De la Moto Guzzi V7 à la Le Mans : la mule devient pur-sang !

Posté : sam. 05 mai 2018, 21:01
par Doumé LCS
Image

https://moto-station.com/moto-revue-cla ... ang/389717
Si vous ne savez pas pourquoi Moto Guzzi a baptisé sa nouvelle sportive « Le Mans » en 1976, lisez ce qui suit.

Vu le programme assigné à la première Guzzi V7, ancêtre de la « Le Mans » (les marchés d’État), l’ingénieur Giulio Carcano s’était surtout attaché à concevoir une moto utilitaire. En 1968, moins de dix ans plus tard donc, le contexte a changé du tout au tout. La moto sort de l’oubli, attire de nouveau les jeunes, d’autres constructeurs sont arrivés avec une culture différente et une technologie à la pointe du progrès. Moto Guzzi va tenter de répondre à cette situation nouvelle avec les moyens qui sont les siens : un moteur lourd, peu performant et une moto pataude.

Guzzi s’attaque à une série de records avec trois machines
Quand Lino Tonti arrive à la tête du service technique, il lui est demandé de trouver le moyen de relancer l’image sportive de Guzzi. Tout espoir de succès en compétition étant fortement compromis vu le matériel disponible, Tonti oriente son programme vers des records d’endurance, plus à la portée de la vaillante V7… Les 29, 30 et 31 octobre 1969, Guzzi s’attaque à une série de records avec trois machines, une 750, une 1000 (qui en fait cube 757 cm3 seulement), et une dernière machine flanquée d’une troisième roue lestée pour concourir dans la catégorie side-car. Vittorio Brambilla, Franco Trabalzini, Guido Mandracci, Alberto Pagani, Roberto Patrignani, plus Giuseppe Dal Toè et George Auerbacher pour le side vont se relayer sur l’anneau de Monza pour fixer le record des 100 kilomètres à 218,426 km/h et celui des 1000 kilomètres à 205,932 km/h.

Les faits d’armes de la V7 au Bol d’Or

La performance, largement reprise dans la presse, donne des idées à certains Guzzistes fervents. Parmi eux, Charles Krajka, célèbre concessionnaire parisien, qui insiste auprès de l’usine pour qu’elle prépare une moto pour le Bol d’Or dont la renaissance, l’année précédente, a fait grand bruit. Avec une V7 développée spécialement à Mandello, Krajka et Raimondo Riva vont terminer 9e du Bol 1970. L’usine s’est prise au jeu et elle aligne, l’année suivante, une 850 cm3 très basse et très fine qui préfigure en fait la V7 Sport. Guido Mandracci et Vittorio Brambilla vont mener ce Bol pendant 10 heures avant d’être retardés par une panne. Ils entameront alors une remontée qui les amènera à la troisième place derrière la BSA de Pickrell-Tait et la Laverda de Brettoni-Cretti. Mandracci, associé à Riva cette fois, récidive l’année suivante en menant 18 heures pour finir quatrième. L’autre fait d’armes des Guzzi eut lieu à Imola, lors des premières 200 Miles en 1972. Les trois machines confiées à Brambilla, Findlay et Mandracci réussiront un joli tir groupé aux 8e, 10e et 11e places, devançant un paquet de vraies motos de course. À l’arrivée d’Alessandro De Tomaso en 1973, toute implication officielle de l’usine fut arrêtée. Moto Guzzi ne devra de figurer encore en compétition qu’à l’opiniâtreté de passionnés, motocistes ou préparateurs privés.
Image

:!: